Sur George Orwell, Une vie en
lettres - Correspondance (1903-1950), trad. B. Hœppffner, Agone, 2014.
Gilles Bounoure
Peut-être en aurait-il été étonné lui-même, l’influence des
écrits d’Orwell demeure aujourd’hui considérable. Diffuse dans le grand public
attentif aux risques de surveillance à la « Big Brother » ou auprès des jeunes lecteurs de La Ferme des animaux, l’un des
classiques les plus utilisés dans l’enseignement de l’anglais, elle confine à
la passion érudite chez certains intellectuels qui voient dans le parcours et
les écrits politiques d’Eric Blair des leçons plus que jamais valables après
l’effondrement des « socialismes réels », et elle va jusqu’à inspirer
des travaux monographiques (La politique
selon Orwell, John Newsinger, même éditeur, 2006, Orwell ou l’horreur de la politique, Simon Leys, Plon, 2006, numéro
spécial de la revue Agone en 2011,
etc.) ou même des enquêtes au long cours, à l’instar de celle d’Isabelle
Aubenas, Le Quai de Ouistreham
(2010), hommage au Quai de Wigan
publié par Orwell en 1937.